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Il y a trente ans, pour avoir Canal +, les petits malins ne payaient rien

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..... C'était les fraudeurs de Canal +, qui étaient parvenus à bricoler un décodeur aussi vrai que le boitier officiel baptisé «Discret 11» loué par les vendeurs d'électroménager.

Il faut dire que la première chaîne à péage de France, lancée le 4 novembre 1984 pour 186 000 abonnés* faisait des envieux. Ils n'étaient pas tous prêts à débourser les 110 € semestriels (720 francs à l'époque) à ajouter à la caution du décodeur, d'un montant de 64 € (420 francs).

500 francs le décodeur

Jean-Jacques, formateur toulousain, était l'un d'eux. «Mon décodeur, c'est un collègue qui me l'avait fabriqué,» raconte-t-il.

Le jour de son lancement, un dimanche à l'heure de la messe, Canal + a diffusé «L'as des as», avec Belmondo, marquant le point fort de la chaîne, qui serait celle du cinéma... «Plus on aime Canal +, plus on aime le cinéma», c'était le slogan.

«Je voulais avoir Canal+ pour les films, parce que les chaînes normales n'en passaient pas assez, se souvient Jean-Jacques, qui avait alors une vingtaine d'années. Dans l'entreprise où il travaillait, un de ses aînés était doué en électronique. Il a passé commande.

«ça se présentait sous la forme d'une boîte noire de 25 cm sur 15 cm et 8 de hauteur. Il y avait un bouton on/off, trois boutons, un rouge, un vert un jaune, et un petit voyant lumineux qui clignotait quand il fallait changer le code.»

Chaque mois, l'électronicien amateur qui le lui avait fabriqué lui indiquait une nouvelle séquence d'impulsions à reproduire sur les boutons de couleur et l'abonnement était relancé. On retrouvait alors le jingle de Canal, refrain en onomatopées que les rigolos reprenaient avec ces mots : «Tarzan qui se fait Chitaaah».

Copains branchés

Combien coûtait ce décodeur ? «500 francs, je crois, mais entre les fournitures et le temps qu'il y passait, le collègue n'a pas fait fortune avec ça.»

Canal +, c'était une histoire de copains branchés, la chaîne dont on était content de parler le lendemain au lycée ou au bureau. Le Gersois Sébastien avait 15 ans et profitait des sorties de ses parents pour inviter les copains à voir le film X du samedi. Le décodeur de ses parents ? C'était bien un appareil pirate, bidouillé par son oncle.

Face à la fraude aussi répandue, la chaîne fera fabriquer des décodeurs plus sophistiqués. Mais c'est par une trouvaille qu'elle va conquérir une formidable notoriété : les programmes en clair, 6 heures sur 24 aujourd'hui, qui vont attirer le grand public, et bientôt les gros annonceurs. Cela ne s'est vu nulle part ailleurs.

Pierre Mathieu

* 9,5 millions d'abonnés en France aujourd'hui, chiffre d'affaires 3,5 milliards d'€

Le décodeur pirate : une simple boîte contenant un circuit imprimé

Canal4 devient Canal +

Pendant la préparation du projet, la chaîne s'appelait Canal4, tout simplement parce qu'elle arrivait en complément des trois premières chaînes publiques françaises. Une erreur d'impression en a fait «Canal+» et c'est ainsi que la marque est née avec son logo, un disque de couleurs sur fond noir.

Le chiffre : 120

Canal+ et l'art du travestissement : avant Catherine et Liliane (à droite), alias Alex et Bruno, les pionniers Antoine de Caunes et José Garcia se déguisaient tous les soirs (ci-dessus en Cindy Troforte et Richard Jouir) pour recevoir les invités de Philippe Gildas .

L'abonnement en 1984

Lors de son lancement, il y a trente ans, l'abonnement à la première chaîne à péage était de 720 francs , environ 110€ , pour un abonnement minimum de six mois, soit 18€ par mois. S'y ajoutait la caution de 420 francs (64€) pour obtenir le décodeur Canal+. Aujourd'hui, les clients de Canal dépensent nettement plus. L'exemple de Daniel, 65 ans, Montauban : il débourse chaque mois 39€ pour Canal+, 31€ pour CanalSat et 12€ pour beIN qui lui permet de voir les matchs du Toulouse Foot Club, et à son petit-fils de suivre Cristiano Ronaldo au Real Madrid.
 
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